Mesdames, Messieurs,
Chers élus,

Face aux difficultés exprimées par les maires et les élus locaux dans l'exercice de leur mandat, un sujet revient très régulièrement et nécessite une action législative. Il s'agit du statut de l'élu, indispensable à la vitalité de notre vie démocratique.

Vous êtes nombreux lors de ma tournée des communes du Bas-Rhin, à évoquer cette question : reconnaissance et la valorisation de l’engagement d’un élu local, création d’un véritable statut de l’élu local, question de l’indemnité, meilleure prise en compte des conditions d’exercice du mandat, conciliation de la vie politique et vie professionnelle.

Devant des contraintes toujours plus fortes et une exigence d’implication auxquelles vous faites face dans l’exercice de votre mandat, des avancées législatives ont eu lieu dans le cadre de la loi « engagement et proximité » ainsi que dans la loi « 3DS ». Plus récemment, le Sénat a travaillé sur deux rapports d'importance concernant l’avenir du maire et de la commune ainsi que la décentralisation. Des propositions concrètes avaient été formulées notamment concernant le statut de l'élu. Le Gouvernement a annoncé qu'un texte devrait avoir lieu avant la fin de l'année.

Un autre sujet concernant les élus a été au cœur de nos discussions en octobre. Il s'agit de la nécessaire protection des élus face à des actes de violences de plus en plus nombreux. Cette violence n'a pas sa place dans notre pays et ces actes doivent être sévèrement punis. Nous avons adopté un texte dont vous trouverez les principales dispositions dans cette lettre d'information. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé soutenir la proposition de la majorité sénatoriale intitulée « Sécurité des élus locaux et protection des maires ».

Siégeant désormais au sein de la Commission des lois du Sénat, je serai particulièrement vigilante à ces questions d'importance. Cette commission permanente est en effet très régulièrement saisie des questions institutionnelles, de justice, de sécurité et de collectivités territoriales. L’occasion de porter avec encore plus de force votre voix, la voix du Bas-Rhin et de l’Alsace au sein de la chambre des territoires avec des sujets à venir aussi importants que l’évolution institutionnelle, la décentralisation, la question du statut de l’élu, ou encore la défense de notre droit local.

Sachez que vous pouvez compter sur mon plein engagement sur ces sujets.

Bien fidèlement,
Elsa SCHALCK
Proposition de loi renforçant la sécurité des élus locaux
Mardi 10 octobre, le Sénat a adopté à l’unanimité le texte de notre majorité renforçant la sécurité des élus locaux et la protection des maires. À travers cette initiative, il s’agit de vous donner des garanties essentielles en matière de sécurité durant l’exercice de votre mandat.

◾️ Nous avons ainsi voulu renforcer les sanctions pénales :
_▪️ Celles à l’égard des auteurs de violences et d’injures envers les élus seront au même niveau que celles encourues en cas d’agression contre les dépositaires de l’autorité publique: 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende en cas d’ITT inférieure à 8 jours ; 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende en cas d’ITT supérieure à 8 jours.
_▪️De plus, pour remédier à l’impunité, les délais de prescriptions en cas d’injure et de diffamation publiques à l’encontre d’élus ont été allongés de trois mois à un an.
_▪️Nous avons, en outre, institué des circonstances aggravantes pour l’atteinte à la vie privée et familiale d’un candidat à un mandat électif, et le harcèlement, notamment en ligne, d’un élu.

◾️Le texte voté contient également de multiples mesures afin de renforcer la protection fonctionnelle :
_▪️Est ainsi prévue l’automaticité de l’octroi de la protection fonctionnelle aux victimes de violences parmi les maires, adjoints et conseillers départementaux et régionaux dotés d’un mandat exécutif, et un élargissement à toutes les communes de moins de 10 000 habitants du dispositif de compensation par l’Etat des coûts liés à l’obligation de contracter une assurance pour les frais de protection fonctionnelle.
_▪️À noter qu’en réponse à nos sollicitations, le Gouvernement s’est engagé à étudier la facilitation de la protection fonctionnelle des conseillers municipaux.
_▪️ Enfin, les candidats aux élections pourront bénéficier de la création d’un dispositif spécifique leur donnant accès pendant la campagne et sous certaines conditions à une protection fonctionnelle assurée par l’Etat, ainsi qu’à des moyens de protection en cas de menace avérée.

◾️Considérant le manque d’effectivité de la réponse judiciaire aux violences commises à l’encontre des élus, mais aussi un manque d’accompagnement et d’information quant aux suites données, nous avons souhaité renforcer la prise en compte des réalités des mandats électifs locaux par les acteurs judiciaires et étatiques.
_▪️À ce titre, nous avons prévu de systématiser l’information du maire sur les suites judiciaires données aux infractions engendrant un trouble à l’ordre public dans sa commune. Une attention particulière sera portée si une personne en particulier est signalée.
_▪️ Également de conforter l’implication du procureur de la République au sein des conseils locaux et intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD/CISPD).
_▪️Par ailleurs est prévu un dépaysement d’office vers une juridiction voisine des affaires mettant en cause un maire ou un adjoint dans l’exercice de leur mandat.

Il appartient désormais au Gouvernement qui s’était engagé à le soutenir, d'inscrire ce texte à l'Assemblée nationale afin que ces mesures concrètes puissent voir le jour. Leur nécessité n’est plus à démontrer devant la multiplication et l’aggravation intolérable des violences verbales et physiques à l’encontre des élus locaux ces dernières années.
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Interdiction de l'écriture inclusive
Ce lundi 30 octobre, le Sénat examinait une proposition de loi visant à interdire l’écriture inclusive : une initiative parlementaire que j'ai cosignée et soutenue.

Face à l’utilisation grandissante de cette écriture dans de très nombreux documents officiels, il est devenu nécessaire de légiférer pour protéger et défendre notre langue française.

L’écriture inclusive avec l’usage du point médian exclut plutôt qu’elle n’inclut. Elle vient affaiblir notre langue française, qui constitue notre patrimoine commun. Elle rend la langue française illisible, imprononçable, impossible à enseigner, et surtout difficilement compréhensible par tous, notamment ceux ayant des difficultés.

Je déplore que l’écriture dite inclusive vienne davantage répondre à une idéologie et non à une manière de favoriser une meilleure égalité femme/homme. Je m’interroge : « En quoi l’écriture inclusive permettra de mieux orienter les jeunes, de combattre les stéréotypes ou encore d’œuvrer en faveur de l’égalité salariale ? » Ce sont là des sujets importants qui méritent de vraies réponses !

J'étais intervenue à plusieurs reprises lors des débats du conseil municipal de Strasbourg où l’usage du point médian se retrouve désormais et malheureusement dans tous les écrits.

Il est à espérer que cette proposition de loi soit désormais soutenue par la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, conformément aux déclarations du Président de la République lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts.
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Programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 : le Sénat a pris ses responsabilités 
Nous avons adopté le 16 octobre dernier, le projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027 après avoir largement modifié le texte du Gouvernement :
- le seuil des 3% de déficit sera respecté dès 2025 alors que le Gouvernement le prévoyait pour 2027,
- le déficit est revu à la baisse d'un point par rapport à la trajectoire gouvernementale en 2027,
- la dette est également revue à la baisse dès 2024.

Nous avons voté « un texte qui trace une véritable perspective pour le rétablissement des finances publiques et qui préserve les marges de manœuvre dont notre pays aura besoin pour financer la transition écologique, les mutations économiques, la préservation de notre modèle social et pour faire face aux crises », selon les mots du rapporteur général, Jean-François Husson.

Nous appelons désormais le Gouvernement à écouter le Sénat lors de la lecture définitive du projet de loi. Après le rejet du texte par l'Assemblée nationale en première lecture puis l’adoption au moyen de l’article 49.3 lors de la seconde, le texte du Sénat est le seul voté par la représentation nationale.
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Orientation et programmation du ministère de la justice 2023-2027
Le 11 octobre 2023, nous avons adopté les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027.

Définitivement adopté, le texte vise à renforcer les moyens humains, budgétaires, matériels et organisationnels du ministère de la justice et à améliorer l'organisation de celui-ci. Il tend par ailleurs à réformer certains champs de la justice (pénale, économique).

La loi permettra notamment, grâce au Sénat :
▪️ de porter le nombre net d’emplois supplémentaires créés d'ici 2027 à 1 800 pour les greffiers ;
▪️ de mieux encadrer la réforme du code de procédure pénale (fixer à un an le délai entre la publication et l'entrée en vigueur d'une ordonnance de clarification du code à droit constant) et préciser la méthode que devra suivre le travail de simplification de la procédure pénale ;
▪️de préserver la légitimité de l'expérimentation des tribunaux des activités économiques par la présence impérative d'exploitants agricoles en qualité de juges assesseurs au sein de cette juridiction et le maintien de sa compétence pour les procédures collectives de toutes les associations ;
▪️d'améliorer les garanties entourant la procédure de saisie des rémunérations en instaurant une phase de conciliation préalable et en permettant au juge, lorsqu'il est saisi, de contrôler d’office le montant des frais d’exécution dont le recouvrement est poursuivi ;
▪️ de mieux encadrer la conservation des scellés dans le cadre d’affaires criminelles non résolues ;
▪️ de créer une procédure disciplinaire simplifiée pour les avocats en dehors des cas de réclamation présentée par un tiers, afin de faciliter la sanction des « petites incivilités déontologiques » ;
▪️ d'accorder aux juristes d’entreprise dûment formés le bénéfice de la confidentialité de leurs consultations juridiques en dehors des matières pénale et fiscale.
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Proposition de loi renforçant le rôle des maires dans l’attribution de logements sociaux
Convaincus que le bloc communal doit pouvoir jouer un rôle plus important en matière de logement, nous avons adopté ce texte qui vise à laisser une plus grande marge de manœuvre aux maires dans l’attribution de logements sociaux et leur donner une meilleure maîtrise du « peuplement » de leur commune.

Voici le cœur du dispositif de la proposition de loi initiée par notre collègue Sénatrice du groupe Les Républicains et Vice-Présidente du Sénat, Sophie PRIMAS :

▪️ L'article L. 441-2 du code de la construction et de l'habitation a été modifié afin que le maire soit le président de la commission d'attribution des logements sociaux.

▪️ Le maire devrait disposer d’un droit de véto sur l’attribution d’un logement à un candidat.

▪️ Il s’agit par ailleurs de généraliser la délégation des droits de réservation de l’Etat au maire lors de la première mise en location d’un programme neuf. Cela redonnerait ainsi une vraie capacité au maire pour maîtriser le peuplement d’une résidence, mais cela paraît également de nature à soutenir la construction de nouveaux logements sociaux.

L’adoption de ce texte par notre assemblée est essentielle tant l’attribution des logements sociaux est une question centrale pour les maires vers qui convergent demandes et récriminations en cas de difficulté. Il est donc nécessaire de renforcer le rôle des maires dans les commissions d’attribution de logements sociaux et de leur donner un poids cohérent avec les responsabilités politiques et juridiques qui sont les leurs pour assurer le logement de leur population et le développement de leur commune. Nous espérons que ce texte cheminera vers une adoption à l’Assemblée nationale.
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Désignation obligatoire d'un référent déontologue pour les élus locaux
L'article 218 de la loi 3DS est venu prévoir la possibilité pour tout élu local de consulter un référent déontologue. Or là où la loi prévoit une faculté pour les élus, le décret d'application est venu au contraire rendre cette désignation obligatoire pour les collectivités. C'est donc désormais un caractère obligatoire qui s'impose aux collectivités quelles qu'elles soient, indépendamment de leur taille.

Si la consultation d'un référent déontologue peut constituer une avancée pour les élus, elle ne doit pas représenter une nouvelle contrainte réglementaire qui serait de plus contraire à l'esprit de la loi votée par le Parlement.

Au regard des interrogations que peut poser l'application de ce dispositif et de ses difficultés, j'ai demandé au Gouvernement d’accompagner les élus plutôt que de les contraindre et j’ai dénoncé ces contraintes réglementaires supplémentaires imposées aux élus qui ne sont plus acceptables.

Retrouvez mon intervention lors des questions orales au Gouvernement ⤵️
Lire la question et la réponse
Obligation d'information préventive des maires à la population
L'article L.125-2 du code de l'environnement concernant l'information préventive a été mis à jour par un décret du 15 septembre 2023. 

En vertu de ce texte, dans les communes exposées à un risque majeur, il revient au maire de communiquer à la population les caractéristiques du ou des risques majeurs, les mesures de prévention, les modalités d'alerte et d'organisation des secours et, le cas échéant, celles de sauvegarde.

J’ai tenu à rappeler que les maires ne disposent malheureusement pas d'outils leur permettant d'avoir une connaissance actualisée de la population qui réside au sein de leur commune. Il s'agirait pourtant d'une mesure de bon sens et de confiance que celle de permettre aux maires de tenir un fichier domiciliaire actualisé, et de rendre obligatoire, pour les nouveaux arrivants, la déclaration en mairie.

Face à des exigences toujours plus nombreuses pour les maires, j’ai donc une nouvelle fois saisi le Gouvernement sur la question du fichier domiciliaire que vous êtes nombreux à appeler de vos vœux.

Le combat continue pour porter ce sujet conformément à la proposition de loi déposée l’année dernière sur ce sujet.
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Nouvelles responsabilités au Sénat
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