Mesdames, Messieurs, Chers élus,
Plus de 1000 maires ont démissionné de leur mandat depuis les dernières élections municipales. En novembre dernier, un sondage révélait que plus d’un maire sur deux ne souhaitait pas se représenter à la fin de son mandat en 2026. Des chiffres inquiétants qui doivent collectivement nous interroger.
La démission du maire de Saint-Brévin-les Pins en Loire Atlantique, suite à l’incendie criminel de son domicile et de sa voiture, remet au cœur de l’actualité la question des violences à l’encontre des maires et des élus dans le cadre de leur mandat. Elles sont en forte augmentation, qu’il s’agisse de menaces, d’insultes, d’outrages ou de violences physiques.
Ces violences sont inacceptables, insupportables et doivent être sévèrement punies. Rappelons que les maires sont dépositaires de l’autorité publique. En première ligne dans le cadre de leur mandat, les maires et élus locaux doivent pouvoir être soutenus, accompagnés et protégés. L’une des priorités devrait être le rétablissement de l’autorité de l’Etat !
Comme le répète notre Président Gérard Larcher, les maires sont quotidiennement « à portée d’engueulade ». Ce constat est malheureusement de plus en plus vrai, accentué par un environnement juridique de plus en plus technique et complexe et une judiciarisation des rapports entre individus. Nombreux sont les maires qui font part d’un fort sentiment de solitude et de manque d’accompagnement. Il nous faut lutter contre ces violences tant il s’agit d’une question essentielle pour notre vie démocratique locale. Il en va également du respect de notre République : quand un maire est menacé, c’est la République tout entière qui l’est. Face à cette triste réalité, nous devons apporter des solutions : un accompagnement des élus, des formations dédiées, mais aussi des sanctions exemplaires contre les auteurs de telles violences.
Nombreuses sont les questions au Gouvernement sur le sujet. Pour l’instant, la réponse n’est pas à la hauteur des enjeux. Le Sénat a proposé et voté de nombreuses mesures depuis 2019 avec par exemple l’extension de la protection fonctionnelle des élus avec compensation, par l’Etat, de son coût pour les communes de moins de 3500 habitants. En 2023, nous avons voté pour le durcissement des sanctions en cas de violences à l’encontre des élus, disposition malheureusement censurée par le conseil constitutionnel. Ou encore, il y a quelques mois, la possibilité pour les associations d’élus de se constituer partie civile pour soutenir pleinement au pénal une personne investie d’un mandat électif victime d’agression.
En février 2023, le Sénat, à la demande de notre groupe politique, a décidé de créer une mission d’information sur l’avenir de la commune en France. Une consultation est disponible en ligne depuis le 11 mai dernier pour recueillir le témoignage des maires, et des élus municipaux sur l’exercice de leur mandat, de leurs difficultés et de leurs satisfactions. Je ne peux que vous inviter à y participer tant le sujet est important et vos retours déterminants. Il s’agit également de répondre à la « crise des vocations » et du désintérêt que nous pouvons constater pour l’engagement politique. Il en va de l’avenir de nos communes, de l’avenir de notre vie démocratique locale !
Fidèlement, Elsa Schalck |