Madame, Monsieur,
Chers élus,

Ce mois de juillet a été marqué au Sénat par la publication de deux rapports importants qui concerne la démocratie locale. L’un porte sur la décentralisation, plus que jamais nécessaire dans notre pays, l’autre sur l’avenir de la commune et du maire.

A travers nos nombreux échanges et rendez-vous dans le Bas-Rhin, je mesure à quel point ces sujets sont importants car ils font écho aux constats, aux difficultés, aux freins que vous me relayez régulièrement.

Aussi, j’ai souhaité vous adresser pour le mois de juillet cette lettre d’information spéciale, pour vous relayer les propositions que nous avons faites sous l'impulsion du Président Gérard Larcher. Ces propositions s'inscrivent dans la constance de nos engagements en la matière. Ce travail fera l'objet d'une proposition de loi sénatoriale.  Nous ne pouvons qu'espérer que le Gouvernement se saisisse rapidement de ces propositions concrètes et directement applicables pour les élus locaux.

Concernant la décentralisation, notre ligne directrice est constante : redonner la liberté et le pouvoir d’agir aux maires et aux élus locaux afin de mieux servir les citoyens.

La crise sanitaire a mis en exergue avec encore plus d’acuité le fort besoin de proximité et d'une réelle simplification. Le principe de libre administration des collectivités territoriales, principe constitutionnel, doit retrouver toute sa place.

Nous souhaitons une plus grande cohérence de l’action des autorités de l’Etat dans les territoires. Il convient également de donner concrètement plus de liberté et de souplesse aux initiatives locales et en particulier de constitutionnaliser la différenciation et de renforcer le suivi des expérimentations locales.

En cela, le rapport fait mention de la question alsacienne et de la création de la Collectivité européenne d'Alsace. Je serai particulièrement vigilante et attentive à cette question importante pour notre territoire, tant nous mesurons que la différenciation comme l'expérimentation sont souhaitées pour faire écho au "désir d'Alsace".

Concernant l'avenir de la commune et du maire en France, nous sommes particulièrement attachés à l'institution communale qui est le socle de notre démocratie locale.

Nous sommes convaincus que le modèle communal français est une chance pour l'avenir.

Les fortes inquiétudes qui pèsent sur les communes et les difficultés croissantes rencontrées dans vos mandats locaux contrastent avec le fort attachement des citoyens à leur commune. Notre pays est riche de l'engagement de ses élus locaux ; c’est pour cela que nous sommes certains de la nécessité de créer un véritable statut de l’élu adapté, attractif et protecteur pour promouvoir cet engagement.

Comme nous l’avions déjà défendu dans plusieurs textes, le maire doit avoir la capacité et la latitude de mettre en œuvre l’ensemble de ses projets et d’actionner tous les leviers.

Nous réaffirmons également le principe de la territorialisation de l’action publique pour permettre de donner plus d’agilité aux élus et aux communes.

Plus que jamais, il est indispensable de réaffirmer la base communale, et d’être aux côtés des maires et des élus qui incarnent et font vivre quotidiennement notre démocratie locale. Vous pouvez compter sur moi !

Je reste à votre entière disposition pour échanger sur ces sujets et venir au sein de vos communes pour pouvoir en discuter.

En attendant de vous retrouver en septembre, je vous souhaite à tous un très bel été !

Bien fidèlement,
Elsa SCHALCK
Synthèse des deux rapports :

Pouvoir d’agir des maires, libre administration, simplification : tels sont les objectifs des deux rapports d'information.

Le constat est clair : la gestion des communes est plus difficile, le rôle des élus est plus compliqué. Faut-il s’y résigner ? Non ! Et nos concitoyens, attachés à l’institution communale et à leurs maires, nous invitent à ne pas baisser les bras. Au terme d’un patient travail de concertation, des propositions concrètes ont été faites par le Sénat.

❖ Confirmer la commune comme le lieu du quotidien, de la proximité et du lien démocratique :

• Inscrire dans la Constitution le principe de la clause de compétence générale.
• Maintenir les modes de scrutins actuels pour les élections municipales et la désignation des conseillers communautaires.

❖ Un vent de liberté sur l’organisation municipale :

Plus de nouveau transfert obligatoire de compétences.
Plus de modification autoritaire de la carte intercommunale.
• Simplifier et assouplir les conditions de la répartition des compétences entre l’intercommunalité et les communes.
• Permettre par accord local de modifier la répartition de certaines compétences (par exemple l’eau et l’assainissement).
• Pour une intercommunalité de projet, instaurer après chaque renouvellement général des conseils municipaux un débat conjoint à celui sur le pacte de gouvernance, relatif à la répartition des compétences au sein de l’intercommunalité.

Assurer aux communes les moyens financiers de leur liberté : pour des financements lisibles et prévisibles :

• Conserver aux communes un financement avec de la fiscalité locale et une dotation globale de fonctionnement.
• Lancer une réflexion pour refondre la DGF et le FPIC sur la base de deux principes : rendre leurs modalités de calculs compréhensibles et leur évolution prévisible.
• Voter des lois de programmation des finances publiques qui donneront de la visibilité sur l’évolution des ressources des collectivités territoriales.
• Normes, financements, interlocuteurs : redonner de la simplicité à l’action quotidienne des maires.
Faire du préfet le coordinateur de toutes les directions déconcentrées de l’État.
Guichet de dossier unique, fusions des dotations d’investissement, rescrit : trois outils pour sécuriser les maires dans la conduite de leurs projets. 
Limiter le nombre d’instances et de structures de coopérations auxquelles doivent participer les maires, sans réelle plus-value.

❖ Conforter la liberté des maires de gérer leur commune :

• Renforcer le pouvoir réglementaire des maires et leur capacité d’agir.
• Renforcer l’effectivité du pouvoir de police du maire et ses moyens de contrôle.
• Alléger les formalités urbanistiques et simplifier les décisions d’implantation.
Meublés touristiques : donner aux maires des moyens d’encadrement (possibilité d’abaisser le nombre de nuitées et d’instituer une obligation d’enregistrement).
• Consolider l’équipe autour du maire en facilitant les recrutements de secrétaires de mairie et d’agents municipaux spécialisés et en encourageant les mutualisations de personnel.

❖ Améliorer les conditions d’exercice des mandats locaux :

• Lancer une réflexion sur la revalorisation des indemnités de fonction, avec un accompagnement financier de l’État par le biais de la dotation « élu local ».
• Mieux adapter les conditions d’exercice des mandats municipaux à la diversité de profil des élus (actifs, étudiants).
• Faciliter la constitution de droits à la retraite pendant l’exercice du mandat, y compris par l’octroi de bonifications.
Garantir la protection effective des maires et élus face aux violences, menaces et outrages, par un renforcement de la protection fonctionnelle et une amélioration du dispositif judiciaire.
Stabiliser le cadre juridique des conflits d’intérêts et de la prise illégale d’intérêts et veiller à l’information de tous les acteurs pour sécuriser l’action des élus locaux.
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L'Essentiel
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